The last One – Yapluka descendre.
La nuit dans le refuge n’est pas terrible. J’ai trop chaud, je dois aller uriner, on est collé en rang d’oignons ronflants… qui sentent l’oignon.
Bref, à 4h je me lève et sors tous mes brols. L’Italien croisé la veille à la même idée que moi.
Je vais dans la cuisine pour ranger mon petit sac (Si vous vous souvenez du Rubbik's Cube, c’est un peu ça…). Ladite cuisine est remplie de randonneurs qui dorment à terre... Qu’à cela ne tienne, je me prépare à la frontale et quitte le refuge par le sentier qui gagne l’arrête faitière qu’il parcourt ensuite. Je constate que mon genou est tout aussi douloureux qu’hier. La journée s’annonce longue…
Le soleil se lève sur la crête. On aperçoit la mer à l’horizon, c’est vraiment splendide.
Le sentier est dans un premier temps très technique et vraiment de toute beauté. Il fait encore frais et je mets et enlève ma veste au gré des coups de vent.
Le sentier quitte alors la crête et redescend dans une partie plus boisée. J’y aperçois la jonction vers « l’ancien » GR, désignée par des cailloux en forme de flèche au sol (mise en place par des contestataires du nouveau tracé je suppose ;- )). Je l’emprunte. Le sentier est facile, traverse d’immenses clairières légèrement vallonnées, jalonnées de quelques ruisseaux bordés de pozzines. Décidément, quelle variété de paysages sur ce sentier! Je trottine pas mal dans cette partie facile.
Après le passage d’une passerelle ou je tricote un peu cherchant le balisage (Gris sur les arbres gris…), j’entame une montée vers le lieu-dit I Pedinielli. Je fais le plein d’eau à une source et poursuit mon chemin sur le sentier qui commence à s’élever vers le mont Incudine culminant à 2134 mètres d'altitude. L’ascension est superbe avec le bleu du ciel qui innonde la montagne relativement dénudée.
Le plateau sommital découvre une splendide vue à 360° avec les aiguilles de Bavella qui se dessinent au loin en guise de prochain objectif.
J’entame la descente vers le refuge d’Asinao qu’on aperçoit au loin.
La descente est escarpée et se révèle être un vrai supplice eu égard à la douleur aigue ressentie à mon genou! J’atteindrai finalement le refuge situé à 1530 mètres d'altitude après environs 5h30 de marche. Décidément, je n’avance pas vite avec ce satané genou mais bon j’avance quand même… Ce fût l’étape la plus longue de tout le GR. Il m’en reste deux à parcourir. Malgré la douleur, je suis boosté à bloc par le fait d’atteindre mon objectif.
Le chemin descend dans le vallon, traverse le ruisseau de l’Asinao pour poursuivre en balcon de vallée tout en étant très boisé. J’arrive à la jonction vers la variante alpine des Aiguilles de Bavella, passage magnifique, mais que je préfère éviter au vu de la descente très escarpée qui s’en suit où je risque de coincer à cause de mon genou. J’emprunte donc la voie normale plus longue, jalonnée d’une succession de petites montées et descentes. Le tout passe facilement mais se révèle un peu monotone. J’entame avec plaisir la remontée vers le Col de Bavella, lieu touristique où l’on regagne la civilisation.
J’y suis accueilli par Olivier et sa femme, les amis qui doivent me recueillir en cette fin de périple. Olivier décide de m’accompagner sur le final. Bien cool après plusieurs jours à crapahuter tout seul. Après un sandwich, on repart vers le refuge d’ I Paliri.
C’est avec une certaine euphorie qu’on se lance dans le chemin qui comme d’habitude, monte, descend, monte, descend…dans les cailloux bien sûr… Mais malgré la douleur qui me tenaille le genou dans chaque descente, je prends vraiment du plaisir. Le rythme n’est plus vraiment celui des premiers jours mais je peux encore pousser dans les côtes sans problème. L’énergie est toujours bien là.
On arrive au refuge de Paliri que l’on passe sans s’arrêter. Il est près de 16 :00h à l’entame de la dernière étape officielle du GR20. Le final splendide, les couleurs magnifiques, les paysages avec vue sur le massif de Bavella…
Je profite vraiment de cette fin de GR. La porte de sortie se fait cependant attendre avec plusieurs ascensions courtes mais raides.
Enfin Bocca d’Usciolu se présente. Le temps d’une photo pour marquer le coup et on se lance dans la descente finale avec Calenzana en vue. Quelques minutes plus tard, à 18:00h j’ai presque du mal à réaliser que j’en termine avec ce fameux GR20 qui avait tant occupé mes pensées pendant des mois.
Quelque peu euphorique, je me sens en pleine forme et serait prêt à en remettre une couche… Le lendemain et les douleurs qui l’accompagnent me feront quelque peu déchanter…^^
Etape 5 : 46km, 13h00 de rando-course. Genou explosé, tendon d’achille endolori, un orteil explosé par un joli shoot de fatigue dans un caillou, moyenne pas terrible…Mais GR20 BOUCLE!!!
Place à la récup et à une semaine de farniente avec famille et amis!
